B-SIDE : "L'ombre portée d'un blues"
Le blues est aujourd'hui sur bien des lèvres; parfois rageur, parfois discret. C'est sur scène qu'il se déguste, et parler de ce qu'il faut entendre semble souvent équivoque.Pourtant, après m'être frotté l'oreille aux ardeurs électriques des musiciens de B-SIDE ( notamment aux abords d'un podium alternatif du récent Blues-Rock Festival à Houthem), je décèle sans peine dans leur musique les tensions insistantes qui appellent à des différences, à de prometteuses convulsions.
C'est que, l'alentour des frontières, les débordements insoumis, les membres du groupe connaissent ça...et le jouent.En mélangeant, au cours d'un abondant programme, reprises et compositions personnelles éclairées sans cesse par le discours à la fois noueux et limpide d'un harmonica en quête de dialogue.Et, sur trame de rythmique solide, cette voix en surplomb, dont l'âcreté étonne...puis séduits, âpre comme l'alcool sec brûlant de l'intérieur d'intempestifs blues nocturnes aux rauques accents rock.
La guitare me crie ses torsions raboteuses : tout est dit, tout est là.
Et tous les bouts de chemin qu'il leur restent à arpenter, sans autre projet que celui des rencontres. Les lendemains de B-SIDE, ce sont les routes émaillées de chapiteaux branlants, de bistrots sombres, de caves enfiévrées. Là où il y a encore du blues râpeux qui traîne dans quelque caniveau; là où leur énergie communicative ne peut que secouer les envers de décors, les faces cachées de l'habitude.
Xavier Simon